Ce jour-là, il fallait monter pour dépasser la nappe de brouillard épaisse qui dormait dans le fond de la vallée, en espérant secrètement que le soleil apparaîtrait là-haut, tout près du ciel, vers la cime des mélèzes et des sapins.
Le long du chemin, les arbres surgissaient soudainement, apparitions fantasmagoriques dans ce paysage encerclé de blanc. En effet, la brume compacte ne semblait pas vouloir desserrer son étreinte sur les flancs de la montagne et elle ne délivrait qu’avec peine les silhouettes des arbres. Mais c’était sans compter sur le pouvoir tenace du soleil qui commença à repousser les assauts des ténèbres vaporeuses. Ce fut d’abord un petit coin de ciel bleu qui apparut timidement. Puis une famille de sapins là-haut frétilla de ses branches pour aider l’astre du jour à faire sa place. Et soudain, la lutte s’intensifia, silencieuse mais opiniâtre. C’est alors que la montagne entière s’ébroua au milieu du jour, en extase profonde dans les rayons lumineux.
Sous nos yeux émerveillés, le sommet apparut, dans une symphonie de couleurs chatoyantes, célébrant avec joie les premières lueurs de l’automne.
Cette montagne sévère, dont il fallait chercher la douceur au-delà des pierriers massifs, était habitée pourtant par une générosité incroyable qui ne demandait qu’à jaillir sous nos pas, dans les chants des rares oiseaux alpins et le tintement des cloches des dernières vaches en estivage.
Il était temps de se parer des ultimes lambeaux de la brume qui s’estompait, de s’habiller de jaune, de vert et de rouge aussi, en s’affranchissant des mots inutiles et de la pesanteur, pour laisser l’âme s’élever plus haut que le sommet de la montagne.
Si sur cette montagne, je n’étais pas moi, alors où le serais-je ?
Le long du chemin, les arbres surgissaient soudainement, apparitions fantasmagoriques dans ce paysage encerclé de blanc. En effet, la brume compacte ne semblait pas vouloir desserrer son étreinte sur les flancs de la montagne et elle ne délivrait qu’avec peine les silhouettes des arbres. Mais c’était sans compter sur le pouvoir tenace du soleil qui commença à repousser les assauts des ténèbres vaporeuses. Ce fut d’abord un petit coin de ciel bleu qui apparut timidement. Puis une famille de sapins là-haut frétilla de ses branches pour aider l’astre du jour à faire sa place. Et soudain, la lutte s’intensifia, silencieuse mais opiniâtre. C’est alors que la montagne entière s’ébroua au milieu du jour, en extase profonde dans les rayons lumineux.
Sous nos yeux émerveillés, le sommet apparut, dans une symphonie de couleurs chatoyantes, célébrant avec joie les premières lueurs de l’automne.
Cette montagne sévère, dont il fallait chercher la douceur au-delà des pierriers massifs, était habitée pourtant par une générosité incroyable qui ne demandait qu’à jaillir sous nos pas, dans les chants des rares oiseaux alpins et le tintement des cloches des dernières vaches en estivage.
Il était temps de se parer des ultimes lambeaux de la brume qui s’estompait, de s’habiller de jaune, de vert et de rouge aussi, en s’affranchissant des mots inutiles et de la pesanteur, pour laisser l’âme s’élever plus haut que le sommet de la montagne.
Si sur cette montagne, je n’étais pas moi, alors où le serais-je ?
" L'ivresse
venue, nous coucherons sur la montagne nue avec le ciel pour couverture, et la
terre pour oreiller."
Li Po,
poète chinois de la dynastie Tang, 701-762
Dédé © Septembre 2019