vendredi 21 juin 2019

Solennité


Abbaye de Vezzolano, Italie



La petite abbaye reposait dans son écrin de verdure chatoyant. Paisible, endormie là depuis des siècles, elle ne se réveillait de sa torpeur que quand les chants des fidèles retentissaient entre ses quatre murs de pierres.

Nous nous sommes approchés doucement, conscients que les mots étaient inutiles face à la beauté de l’édifice et qu’un silence respectueux du poids des ans et de la solennité des lieux s’imposait de lui-même.

Les oiseaux chantaient dans les bosquets aux alentours et le jardinier susurrait des mots amoureux aux roses parfumant toute l’allée menant au cloître.   

La douce quiétude qui m’envahit à ce moment-là, quand un groupe de pèlerins entonna à pleine voix un chant d’action de grâce, m’émeut encore aujourd’hui. Ce jour de l’Ascension, dans la campagne italienne, il n’y avait que ferveur et respect et même le merle qui psalmodiait quelques litanies dont lui seul connaissait la mélodie fut submergé par la ferveur du chant liturgique.

Là-bas, en arrière-fond de ce paysage baigné par la lumière du milieu du jour, les Alpes encore enneigées se sont mises en prière, mains jointes dans la blancheur tardive de ce printemps. Dans cet élan mystique, une cloche teinta et le souffle du vent emporta autour du monde des notes de paix. Jetant alors un dernier regard à la lourde porte qui retenait l’esprit des lieux, nous sommes repartis main dans la main, emplis d’une tendre harmonie.

Il y a des moments tel que celui-là où le mystère et la grâce jaillissent des pierres séculaires, gardiennes d’un joyau posé délicatement dans le sein protecteur de la terre.



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C'est avec ce billet que je vous laisse pendant quelques temps. Une pause s'impose dans le rythme de mes publications mais je viendrai vous voir de temps en temps avant de revenir ici. Bel été à toutes et tous et prenez soin de vous. 


Dédé © Juin 2019

vendredi 7 juin 2019

100ème




Il était une fois Dédé qui avait envie d’écrire et de photographier le monde, en noir et blanc ou en couleurs. Partout où elle passait, elle inventait des histoires et admirait les paysages. Montagnarde, elle aimait les sommets enneigés mais ne boudait pas la mer ou l’océan, les grandes plaines monotones, la tourbe odorante, les fleurs de janvier, les grandes forêts magiques et leurs lutins facétieux, les lacs sauvages, les vieux châteaux et abbayes oubliées, les petits villages et les grandes cités chargées d’histoire. Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, elle cheminait, inlassablement, à chaque saison, curieuse et amoureuse.

C’est aujourd’hui le 100ème billet pour ce blog qui ne serait rien sans vous. Pour vous remercier, je vous offre cette photo.

Prise en automne 2017, elle est de ces photos qu’il ne faut pas manquer. Ce soir-là, le peintre céleste était particulièrement inspiré pour illuminer ainsi les sommets et le ciel avant la tombée de la nuit. Aucun artifice, c’est ainsi que le paysage s’est présenté l’espace de quelques minutes.

Et pour terminer, il est temps pour vous de travailler un peu. Je vous invite donc à compléter cette petite phrase toute simple : « Quand je viens rendre visite à Dédé, je… » Je me ferai un plaisir de célébrer ainsi avec vous ce 100ème billet.



Merci et bises alpines à chacune et chacun de vous.



Dédé © Juin 2019