Côte Amalfitaine, Italie
Se relier à la terre. Se fondre dans la nature. Renouer avec le grand
tout. Retrouver son souffle, le calme et la sérénité. Ralentir le rythme.
Pénétrer dans les forêts, parcourir les sentiers, gravir les montagnes
pour avoir le plaisir de redescendre. Réenchanter son existence, s’immerger
dans les sons et dans les nappes d’odeurs. Sentir le pouls de la terre quand le
chemin se confronte soudainement à une rivière bondissante et tremper ses mains
dans l’eau. Toucher l’épaisseur magique des bois en caressant l’écorce rugueuse
des arbres. Admirer les ombres du soir descendre sur les montagnes et éprouver
la texture grandiose du crépuscule coloriant de feu les sommets altiers. Ecouter
les sonnailles du troupeau qui rentre tranquillement à l’étable encadré par
le grand chien blanc. Saisir les gouttes de pluie crépitant furieusement
pendant les orages. Glisser sur les arcs-en-ciel, sourire aux stridulations des
criquets et ramasser des pommes de pin.
Chanter avec les oiseaux et siffler comme les marmottes joueuses. Gambader
comme le bouquetin et voleter entre les fleurs multicolores comme le gai
papillon. Plonger dans les flots bleus tels le dauphin et accompagner les
bateaux en veillant sur eux.
Marcher m’enracine au sol, chaque pas m’inscrit dans l’espace. Et le
murmure du vent dans les feuilles efface ce qui pèse sur mon coeur.
En ces temps mouvementés, je souhaite ardemment retourner là-haut et me
rapprocher des cieux afin d’échapper aux turpitudes terrestres et cela même si
mon corps est fatigué.
Prends-moi la main et ramène-moi dans ce monde de beautés simples. Et
marchons ensemble vers nous-mêmes.
Alpes valaisannes, Suisse
Dédé © Mai 2017