mardi 31 mars 2020

Bluette contre le COVID 19 (épisode 5)

Bluette pousse la chansonnette





« Il est un chant en l’honneur des vaches, un chant que tout Suisse qui l’entend, ne peut s’empêcher de ressentir des frissons d’émotion. C’est « Le Ranz des vaches », chanté habituellement en patois fribourgeois pendant la montée des troupeaux à l’alpage, au début de l’été.

Il fait partie du patrimoine musical traditionnel suisse et encore aujourd’hui, dans de nombreuses fêtes, vous pourrez entendre une personne l’entonner et le reste de l’assemblée reprendre avec ferveur le fameux « Lioba ». (Vous pouvez aussi le reprendre chez vous à la maison, avec vos voisins, sur vos balcons).

Aujourd’hui, avec Dédé, on vous propose une des plus belles versions de ce chant interprété magistralement par Bernard Romanens, lors de la Fête des vignerons de 1977 à Vevey. Même si la prise de son peut laisser à désirer, elle retranscrit l’émotion de tout un peuple pour ses traditions paysannes. Et la voix de Bernard Romanens s’engouffre dans toute l’arène, pour s’élever plus haut que les montagnes et atteindre les voûtes célestes pour y rester à jamais.

Quand elle l’écoute, Dédé est très souvent émue aux larmes. Et aujourd’hui, il en est de même pour moi.  En effet, quand est-ce que je retournerai à l’alpage, sentir la caresse du vent sur mes flancs soyeux et brouter les délicates prairies gorgées de soleil alpin ? Bientôt, je l’espère ardemment. Et je vous conterai alors la magnificence des boutons d'or, comme des petits boules de soleil tombées dans les prés et la grandeur des sommets que je ne me lasserai jamais d'admirer. 


Prenez soin de vous!"



Dédé © Mars 2020

vendredi 27 mars 2020

Bluette contre le COVID 19 (épisode 4)



Bluette mène le bal






« Dédé m’a raconté qu’en France, un couple s’était fait verbaliser parce qu’il se promenait avec son… lapin en laisse. Montant de l’amende : 135 euros.

En période de confinement, on aura donc tout vu. Ici chez Dédé, je ne me promène pas avec un lapin au bout d’une laisse. Non, avec Jeannot, je danse, de la danse de salon parce que c’est mieux en cette période de rester à l’intérieur.

Alors, dansez chez vous aussi. Poussez un peu les tables et les chaises et laissez-vous emporter par la musique, celle de l’espoir.

Une, deux, trois. Hop, on y va. Et pour celles et ceux qui ne savent pas danser ou qui ne le peuvent pas, on peut aussi faire danser son cœur et son âme, pour ne pas se laisser envahir par les trop tristes pensées. Et on écoute le grand Strauss (fils) en tapant du pied, en s’imaginant dans une belle forêt autrichienne dans laquelle les oiseaux sautillent en rythme sur les branches, où les écureuils roulent gaiment leurs noisettes et où la biche gracieuse virevolte entre les arbres. Et si vous levez les yeux, le soleil gambadant sur les nuages vous fera un clin d’œil.

Prenez soin de vous ! »


Dédé © Mars 2020

mardi 24 mars 2020

Bluette contre le COVID 19 (épisode 3)

Bluette et ses chatons





« Bonjour à toutes et tous.

En Suisse, le confinement strict n’est pas de mise ou en tous les cas, pas encore.  Ce qui fait que Dédé peut encore aller (un peu) marcher dans la nature. De retour de balade, elle m’a offert en cadeau ces petits chatons qui, en l’espace d’une nuit, se sont transformés, libérant de minuscules particules de pollen. Au matin, curieuse, je me suis approchée du petit pot. J’ai entendu les fées du printemps me chuchoter que malgré tout ce que les humains vivent en ce moment, le printemps continue sa valse joyeuse. Et pour illustrer leur propos, elles m’ont fait écouter en silence le chant des oiseaux provenant des sapins juste là-bas.

Puis Dédé m’a fait découvrir ce magnifique morceau de Edward Grieg (en écoute sur ce billet), « Au Printemps ». Elle m’a expliqué que Grieg était l’un de ses compositeurs préférés et que sa grand-mère Adeline adorait ce morceau qu’elle réclamait toujours quand elle venait en visite à la maison. Dans cette partition, on entend le printemps qui s’éveille, les oiseaux qui chantent sur leurs branches, la rivière qui gronde, gonflée par la fonte des neiges et puis, les notes s’égrènent doucement, comme le vent dans les branches, pour finir par s’évanouir dans l’éternité des cieux.

A mon tour, je vous invite à écouter ce morceau aujourd’hui pour ne pas oublier que le printemps est là, malgré tout, envers et contre tout. Et laissez vous envahir par ces notes au piano, légères, qui vous emporteront bien loin de ce qui se passe ici-bas.

Prenez soin de vous ! »


Dédé © Mars 2020

dimanche 22 mars 2020

Bluette contre le COVID 19 (épisode 2)

Bluette au bout du rouleau


Pour accompagner ce nouvel épisode, voici un petit morceau emblématique de mon coin de pays, suggéré par mon ami Xtian qui comme moi, crapahute dans les prés et sur les sommets à longueur d'année: 




"Bonjour à toutes et tous.

Je suis restée dubitative de longues minutes dès mon arrivée ici devant cet objet non identifié. Me grattant pensivement et longuement mes tétines avec un de mes sabots (aïe), je n’ai trouvé aucune réponse à mes questions. Alors je suis allée demander à Dédé ce que c’était. Elle m’a répondu que c’était du papier de toilettes. Devant ma mine ébahie, il a fallu qu’elle m’explique par le menu détail pourquoi les humains s’en servaient. Je peux vous dire qu’en tant que vache, je n’ai jamais eu besoin de cela dans les nombreux prés que j’ai fréquentés dans ma vie. Pour une vache, c’est simple. On se concentre et puis hop, tout est fini en une fraction de secondes. Et on continue alors de brouter comme si de rien n’était et quand on doit se reposer, il faut juste veiller à s’éloigner un peu avant de se coucher pour ruminer tranquillement. Autrement, bonjour les dégâts sur nos poils soyeux. Mais j’ai cru comprendre que pour vous, les humains, c’était quelque chose de très important et pour certains d’entre vous, de vital même, jusqu’à vous battre pour un misérable rouleau. 

Allons donc, soyez raisonnables, un peu. Et si vous veniez à en manquer, investissez dans un bidet. C’est aussi un produit de première nécessité mais peut-être plus écologique à long terme. Et si cet investissement est trop onéreux, privilégiez au moins le papier recyclé!

Prenez soin de vous ! »

Dédé © Mars 2020

vendredi 20 mars 2020

Bluette contre le COVID 19 (épisode 1)

Bluette prend la pose

« Bonjour à toutes et tous. Vous connaissez le blog de Dédé depuis un certain temps, voire un temps certain.

Il y a quelques jours, j’ai fait irruption dans sa vie, offerte en cadeau pour lui changer les idées et lui remonter le moral. Enthousiaste et très touchée par cette délicate attention, elle m’a donné comme joli prénom Bluette car je suis une vache très spéciale qui voit la vie en bleu du bout de ses cornes, de ses oreilles et de ses sabots. C’était le lundi 16 mars 2020, jour de l’annonce par le gouvernement suisse de l’état d’urgence dans tout le pays, date qui entrera sans doute dans tous les manuels d’histoire.

Aujourd’hui, nous sommes le vendredi 20 mars. Et le printemps pointe le bout de son nez. Lorsque la fenêtre est ouverte, j’entends le chant des oiseaux et la neige qui fond. Oui, car vous ne le savez sans doute pas, mais lorsque la neige se prélasse au soleil, elle émet un délicieux bruit d’eau qui s’écoule et cela remplit mes oreilles dressées d’une suave mélodie. Deux mésanges dans la mangeoire viennent de battre de leurs minuscules ailes pour manifester leur solidarité et je vous transmets leurs joyeux pépiements.

Depuis quelques jours, j’apprends à connaître mon nouvel intérieur. Il paraît, malheureusement, que je ne pourrai pas trop sortir mais promis, à intervalles réguliers, j’écrirai des billets de ce petit coin de Suisse pour vous changer les idées et mettre dans vos vies un peu de légèreté (si possible et dans la mesure de mes modestes moyens). Il faudra être cependant patients car le clavier d’ordinateur n’est pas quelque chose que je maîtrise bien, surtout avec mes sabots. D’autres articles de Dédé s’intercaleront entre mes billets, afin de diversifier vos lectures.  


Voyez, Dédé et moi, on pense à vous.

Prenez soin de vous ! »

Dédé © Mars 2020

vendredi 13 mars 2020

Contempler



"Quand tout devient sombre, il suffit alors de lever les yeux et de contempler la beauté éternelle et lumineuse des montagnes, lorsque le soleil couchant tire sa révérence. Et la lumière vous enveloppe doucement, éloignant de vous les pensées obscures qui peu à peu disparaissent dans la fin du jour enfin apaisé."


P.S. Soyons solidaires dans ces moments difficiles. Vous comprendrez sans peine que mes fameuses "bises alpines" se feront... de loin. ;-)


Dédé © Mars 2020