
Je constate, au fil du temps, que c’est toujours vers la montagne que je reviens, indubitablement, sans concession. Elle est silence même si les insectes butinent en vrombissant, si le vent apporte le bruit léger des ailes du rapace juste au-dessus du sentier, si les fleurs chantent des mélopées suaves remplies de sucre et de senteurs qu’on ne peut nommer. Ses paysages, équilibrés et merveilleux, chantent la vie.
Bien timide cette année, l’été bondit enfin en ce mois d’août, avec ses couleurs, ses parfums capiteux et les vaches, plus bas dans la vallée, font retentir leurs cloches pour célébrer l’herbe fraîche ondulant enfin sous les rayons du soleil.
Dans cette profusion de sensations et le cœur en fête, je me surprends, ce jour-là, à vouloir devenir un bouquetin, fier équilibriste des falaises, pour gambader sans fin sur les sommets. Ainsi transformée, je contemplerai le monde avec mon œil d’or, au-dessus des remous terrestres et plus rien ne m’atteindra, dans cette immensité que l’homme ne pourra jamais dompter.
Dédé © Septembre 2021