vendredi 5 juillet 2024

Le temps d'un été


J'aurais pu choisir le ciel, ou le lac. Finalement, j'ai plongé avec délectation dans ce mélange des deux, sans trop savoir où cela me mènerait. 

Il suffit de peu parfois: un lac, des montagnes saupoudrées de neige alors que c'est l'été, des mélèzes d'un candide vert tendre et des nuages capricieux après un déluge de pluie. Mais dans ce presque rien, sur ce petit chemin au-dessus de la vallée, il y avait pourtant l'infini : une brise légère chassant doucement l'averse capricieuse et qui promettait, peut-être, un lendemain ensoleillé. Même les chevreuils l'espéraient.

Ce jour-là, la vie, à travers cette infime trouée de ciel bleu, a pointé du doigt la minuscule voile blanche sur le lac enfin endormi. Elle a insisté pour nous dire de continuer à naviguer, vers d'autres possibles, d'autres rivages.  Le message était clair et limpide, il fallait s'obstiner à chercher ce qu'on ne trouverait peut-être jamais. Mais qu'importe car l'éclaircie, quoi qu'il se passe, arriverait et s'installerait, le temps d'un été ou alors pour l'éternité. 

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P.S. C'est avec ces mots que je vous laisse. Il est temps pour moi de regarder les nuages et de compter les fleurs. Je ne sais quand je reviendrai. Je me demande en effet si ce blog va perdurer sous cette forme et/ou s'il n'y a pas des choses à changer. Prenez soin de vous.


Dédé@Juillet 2024

vendredi 21 juin 2024

Matin précieux...

 



...comme un moment de grâce durant lequel le brouillard nous restitue peu à peu les montagnes, avec leur manteau encore presque hivernal mais où la lumière et son énergie nous donnent des envies de conquête, une soif d'aventure pour sortir définitivement de ce marasme ambiant.

Matin précieux qui préfigure une journée ordinaire qu'il nous appartiendra de peindre en couleurs chatoyantes afin que le soir nous soyons enfin apaisés.

Le matin, tout recommence. Et c'est infiniment précieux.

Dédé@Juin 2024

vendredi 7 juin 2024

Après la pluie...


S'il n'y avait pas eu cette météo capricieuse, cette humidité lancinante, ce brouillard bas et compact, ces matins si gris et froids et cette mélancolie latente, il n'y aurait pas eu ce vert si tendre, ces prairies si accueillantes, ce blanc encore bien accroché sur les sommets comme s'il ne voulait plus nous quitter.

Il n'y aurait pas eu cet instant de grâce à la sortie de la forêt, devant ce spectacle printanier qui a fait oublier toutes les pluies du passé. 

Et dans ce moment si précieux, le proverbe "Après la pluie, le beau temps" a pris véritablement tout son sens alors que le petit bisse poursuivait ses gambades dans le paysage enchanteur. 

 

Dédé@Juin 2024

vendredi 24 mai 2024

Gloires de pluie


Clair et obscur, comme toute cette journée. J'avais oscillé entre une amertume profonde envers les humains et une euphorie tout enfantine quand j'avais croisé la route du jeune chamois. Dans ces grands yeux même pas effarouchés, j'avais lu toute la poésie de sa balade, à flanc des rochers. Et sans rien nous dire, nous étions devenus complices de la beauté du monde. Mais je n'avais pas encore tout vu. 

En effet, après cette rencontre pleine de charme et d'espérance, le ciel s'était brusquement obscurci et le spectacle qu'il m'avait été donné de contempler en face n'avait fait que confirmer mon avis sur ce jour : parfois il vaut mieux s'éloigner de l'humanité pour se plonger entièrement dans la magie de la nature. Car même si à cet instant présent, les dieux déversaient leur colère sur la terre, les jeux de lumière étaient magiques. Ces gloires de pluie posées en suspension sur les flancs des montagnes et ces nuages menaçants en apesanteur dans un ciel de fin du monde formaient un tableau des plus saisissants. 

Ce soir-là, la pluie a tout effacé. N'est restée de cette journée que la certitude d'être là où il fallait. 


Dédé@Mai 2024

vendredi 10 mai 2024

L'essence


 

Les pierres, tombées du ciel, s'étaient rejointes, comme des mains en prière. Et elles avaient décidé de devenir aspérité pour embellir la platitude de l'étendue d'eau.

Ce lac et cette minuscule montagne qui redessinait l'ensemble en poésie minérale: tout y était.

Rien de superflu, juste l'essence.

                                                                                                                              Dédé@Mai 2024

vendredi 26 avril 2024

Le merveilleux

 


Chaque jour apporte son lot de flocons effrontés. Les matins sont gris et maussades, voire blancs et délavés. L'atmosphère se fait parfois oppressante, tant les giboulées se suivent et se ressemblent. Le froid mordant s'accroche aux vêtements, voudrait s'engouffrer jusque dans le pauvre chalet transi pour refroidir notre confortable petit nid. Courageux, on fait pourtant face aux bourrasques de vent pendant la randonnée sous les sapins malmenés. Mais il faut bien se l'avouer, les oreilles sont congelées, les doigts transis et même les oiseaux ont la voix enrouée. Soudain, en fin de journée, une timide éclaircie apparaît et on se dit, plein d'espoir, que le froid va aller voir ailleurs une bonne fois pour toute. Les chardonnerets se remettent à converser, les chevreuils contemplent l'alpage plus haut et le merle reprend sa mélopée là où il l'avait laissée. Mais l'espérance est éphémère. Et la montagne disparaît une nouvelle fois derrière le voile neigeux tandis que les arbres reprennent leur ballet dans les fantasques bourrasques.

Il faut bien s'y résoudre et garder encore les gros pulls sous la main et le manteau accroché près de la porte d'entrée.

Non, ce ne sera pas encore cette semaine qu'on fera sécher le linge dehors. Pour l'instant, il s'agit plutôt de se calfeutrer, en sirotant un thé d'hiver et en attendant des jours meilleurs. Ce n'est pas Maître Renard qui nous dira le contraire, lui qui, emmitouflé dans sa confortable pelisse, fait le tour du chalet à la nuit tombée afin de voir si tout est à sa place.

Reste, alors que la nuit polaire descend sur le petit peuple de la montagne, cette vision sur les sommets, offerte gracieusement par les fées des neiges. 

Parfois, le merveilleux surgit du chaos.

                                                                                                                                                                                                                           Dédé@Avril 2024

vendredi 12 avril 2024

L'étrange mois


 


Avril. Un mois étrange qui voit s'affronter l'hiver effronté et le timide printemps. Des journées entières à se demander s'il va neiger ou si nous allons être épargnés. Tempêtes de foehn, sable du Sahara, avalanches ici et là. L'hiver avance, recule, jette quelques dernières bourrasques de blanc, semble tirer sa révérence et puis, goguenard se ravise : il ne dit pas encore son dernier mot même si le merle chante dès le soleil levé et que les chamois remontent tranquillement à travers les forêts. On aimerait pourtant croire au gai printemps mais on le sait bien: jusqu'en mai, nous serons prisonniers des caprices des cieux et franchement, cela n'est pas pour nous déplaire, bien au contraire car c'est un grand spectacle sans cesse renouvelé auquel nous assistons, émerveillés. Ainsi, la montagne, en face, se cache et réapparaît, farceuse invétérée et  ces jeux de lumière se décryptent comme une moquerie de la nature, rendant peu à peu dépressif le plus aguerri des météorologues. 

 

Dédé@Avril 2024

vendredi 9 février 2024

Absence

Bonjour à toutes et tous,

Ce petit message pour vous informer que je vais encore être absente plusieurs semaines. En effet, entre le nouveau travail, un déménagement en mars et une exposition de photos en mars et avril, je suis très occupée et je n'ai pas le temps de passer chez vous et de publier ici. 
Je reviendrai sans doute durant le printemps.
 
En attendant, prenez soin de vous. Je vous embrasse. 


  Dédé@Février 2024