Les Länder de l'Est avaient un je-ne-sais-quoi de mélancolie surannée, comme si la symphonie du temps déroulait ses notes plus lentement qu'ailleurs en Occident.
Ce bord de la Mer Baltique n'échappait en rien à cette impression de nostalgie. Alors qu'ailleurs bien plus au Sud, l'été vantard et caniculaire écrasait des vacanciers blasés, cette plage semblait presque oubliée, jeune demoiselle timide ne dévoilant ses charmes qu'à celles et ceux qui savaient encore apprécier le calme à peine troublé par le bruit du ressac.
Au plus fort de la journée, alors que le vent balayait le sable et que le soleil se montrait espiègle face à de fringuants nuages, les Allemands restaient terrés dans leur "Strandkorb", dans un quasi-silence qui contrastait singulièrement avec d'autres plages bondées et malmenées par le tourisme de masse. Même les gosses construisaient leur château de sable en chuchotant tandis que quelques vaillants nageurs affrontaient le froid glacial de l'eau.
Ce soir-là, le bonheur s'est invité dans le tendre roulis des vagues et ce glorieux coucher de soleil nous a laissés heureux, avec l'envie irrépressible de poursuivre la construction de nos châteaux intérieurs.
Ces moments où la vie s'élève comme un ballon d'enfant sont précieux.
Et ce n'est pas cette Strandkorb esseulée qui allait nous contredire: oui, c'était beau et serein, tout simplement.
P.S. Je reviens gentiment dans la blogosphère. Même si l'énergie manque un peu, la volonté est là de poursuivre mon partage avec vous. Cependant, le rythme des publications ne sera peut-être pas régulier. Merci de votre fidélité.
Dédé@Septembre 2024