Pendant l’hiver, la montagne n’est pas faite pour les hommes. Elle s’ébroue seule, sous une épaisse couche de neige et sa respiration devient lente, presque imperceptible. Au long des jours, les flocons emplissent l’espace et tout disparaît dans des vapeurs glaciales, comme si plus rien n’avait existé là-haut. Quelques animaux courageux luttent contre les éléments alors que d’autres se terrent à l’abri pendant des mois. Et dans ce silence presque écrasant hurle un vent impétueux balayant tout sur son passage.
Alors quand la belle saison revient, que la rivière gambade entre les pierres, joyeuse de dévaler les pentes, que les fleurs jaunes jaillissent dans une grasse prairie et que les nuages caressent les sommets s’ébrouant au soleil, il n’y a qu’à tendre les doigts pour saisir ce souffle extatique sillonnant les alpages.
Et dans la contemplation de ce renouveau, amoureux comme au premier jour, nous reprendrons la route vers notre été plein de promesses.