Un lac magique, Autriche
Glisser la main dans le lac et regarder les vagues se créer à la surface de l’eau. Continuer le mouvement en pensant que le lac si tranquille va se fâcher pour se transformer en rouleaux furieux. Et croire que tout va changer dans cette tempête grondante.
Poser sa paume sur son cœur pour tenter de le
calmer car il bat bien trop fort. Les yeux plongent à nouveau dans le lac, qui
est redevenu nappe magique, sans remous. Et les êtres merveilleux voyageant
dans les abysses continuent leurs éternelles odyssées comme si les vagues à la
surface n’avaient jamais existé.
Ressasser. Souffrir. Puis croire confusément qu’un
jour, les yeux perceront les choses au-delà de leur apparence. Et que les pensées
obsédantes s’atténueront. Un peu. Car elles ne mènent nulle part et ne sont
même pas des réflexions qui font évoluer vers autre chose. Au contraire, elles
étalent dans le temps et dans l’espace les mêmes soucis et événements
malheureux. Morosité et sentiment d’impuissance. Il y a des choses qu’on ne
change pas. C’est à nous d’évoluer, vers un ailleurs indéfini encore mais qui
existe.
Le lac reste lisse et dans ce silence majestueux se
dessine furtivement un espoir. Il ne sert à rien de trop remuer, jeter avec
fracas, car tout retombe, presque dans le même ordre qu’avant, voire avec plus
de désordre. Mieux vaut avancer vers la montagne au loin car elle apaise. Et
cesser de poursuivre des chimères.
Tout s’éclaire alors d’une autre lumière, encore
pâle mais pleine d’espérance. Peut-être un jour redevenir sourire pour éclairer
ton visage, se transformer en baiser pour étreindre tes lèvres et voleter comme
une caresse pour chasser ces soucis.
Dédé © Août 2017