Ce matin-là, nous étions seuls sur le chemin qui menait au fond des pâturages. Les cloches des vaches retentissaient au loin mais tout semblait suspendu à ce début d'automne encore bien timide.
Les montagnes plus haut semblaient veiller sur nous, même si elles avaient, cet été encore, perdu de leur superbe au contact des trop chauds rayons de soleil. Pourtant, la calotte du Grand Combin résistait toujours, la glace s'accrochant de toutes ses forces à l'arête. Nous ne pouvions d'ailleurs que la congratuler pour tous ces efforts déployés.
Quelques mésanges piaillaient dans les mélèzes à peine jaunis et cette douce musique nous a accompagnés tout au long du chemin serpentant dans les herbages mordorés.
A côté du sentier, un bisse joyeux et sautillant a recueilli au fil du parcours mes pensées bien tourmentées mais dans sa gamme de notes cristallines, il a réussi peu à peu, avec ses effluves bleutées, à adoucir le cours de mes réflexions.
Il y a de ces jours où la nature, généreuse, offre tous ses cadeaux, où tout devient si simple au côté d'un ruisseau virtuose, alors que tout est pourtant si compliqué. Ainsi, malgré toutes les difficultés, on ne peut que remercier, encore et toujours, ciel, nuages, montagnes, marmottes, fleurs tardives et sauterelles bondissantes, en s'inclinant légèrement et avec humilité devant tant de beauté.
Dédé@Octobre 2023