Elle a pour habitude de
s’asseoir, toujours au même endroit, sur un banc défoncé, aux alentours de la
gare. Les yeux perdus dans la vague, elle regarde les passants sans les voir,
indifférente au temps, aux autres, mais surtout à elle-même, comme si elle s’était
perdue à jamais dans les dédales de son esprit tourmenté.
Depuis quelques jours pourtant,
ses yeux d’habitude amorphes se réveillent à la vue d’un homme. Passant tous
les jours à la même heure et au même endroit dans la foule des anonymes, il se
dirige d’un pas invariablement pressé vers cet escalier qu’elle n’a jamais osé
emprunter, de peur de se perdre au bout des marches. L’homme qui marche ne la regarde jamais, car
telle une statue, elle reste immobile, ancrée dans le décor urbain depuis une
éternité. Elle non plus ne cherche aucunement le contact visuel car elle a
l’impression que si leurs yeux se croisaient, il pourrait lui voler son âme et
l’emporter là où elle n’est jamais allée. Elle se contente de détailler à la
dérobée sa silhouette fine et élancée et d’admirer sa démarche décidée. Au fil
des semaines, elle s’attache à faire de ces quelques minutes où elle croit
percevoir la douce fragrance de son parfum masculin un rêve éveillé où
d’inconnue insignifiante assise sur un banc, elle éclot dans une gerbe de
couleurs et dessine avec lui des fleurs extravagantes sur le goudron délavé.
Mais alors qu’elle ne fait rien
pour précipiter le temps et aborder l’inconnu, un jour pourtant, une scène
s’emballe dans ce film muet. L’homme qui marche jette en effet un regard
distrait sur la femme assise sur le vieux banc. L’espace d’un court instant, la
main de la femme se crispe sur son genou et la vie revient en elle, comme une
fontaine qui jaillit au printemps après s’être tue durant tout un hiver. Il ne
se passe rien d’autre dans ce moment suspendu et pourtant, la couleur des yeux
de l’homme qu’elle a perçue ravive en elle le souvenir de la mer oubliée, celle
qu’elle côtoyait enfant, alors que les châteaux de sable qu’elle bâtissait
tenaient encore debout et que son esprit n’était pas tourmenté par des démons
opiniâtres. Puis le temps reprend son cours, l’homme poursuivant son chemin et
disparaissant. Quant à elle, elle s’agite intimidée comme si de figurante, elle
est soudainement devenue l’actrice principale de cette scène de rue pourtant si
banale.
Le lendemain, vêtue d’une robe à
fleurs, irradiant tout l’espace de la rue, elle trépigne d’impatience debout
vers l’escalier, bien décidée à accoster l’inconnu. Elle s’imagine qu’il lui
répondra, qu’il se détournera de son chemin et qu’ensemble, ils franchiront les
frontières de la ville pour s’évader dans un monde enchanté comme celui qu’elle
rêvait toute petite au clair de lune.
Lorsqu’il surgit au coin de la
rue, elle est sûre d’elle. Arrivé à sa hauteur, elle agite la main pour attirer
son attention et lui murmure un timide bonjour. Mais le brouhaha de la rue
emporte ses mots qui s’étiolent dans le vent. Les piétons nombreux le masquent
un instant à ses yeux et ce moment s’étire désespérément, devenant éternité.
Quand elle revoit enfin une partie de la silhouette de l’homme, elle le regarde
descendre l’escalier et dans ses yeux ne s’imprime que l’ombre intacte du bel
inconnu avec qui elle ne voyagera jamais.
L’homme qui marche s’en est allé,
dématérialisé, éphémère personnage dans la multitude grouillante des passants. Frissonnante,
la femme s’éloigne à son tour dans la foule et confusément, elle avance. Puis
elle se dissout dans le rien de sa vie, rêvant tout éveillée une réalité qui
n’existe pas.
"L'Homme qui marche", Alberto Giacometti, Fondation Gianadda
P.S. Ce texte m'a été inspiré par la première photo que j'ai prise il y a quelques mois. Couper le personnage, le dépersonnaliser, n'en montrer que le bas du corps était un parti pris assumé : suggérer et ne pas tout montrer pour laisser libre cours à l'imagination. Et quand j'ai vu cette exposition de Giacometti-Rodin tout dernièrement, les éléments de mon texte encore disparates se sont assemblés et le titre s'est imposé de lui-même. J'ai toujours aimé ces personnages de Giacometti, formes quasi abstraites, indéchiffrables. "L'homme qui marche" s'en va vers son destin. Et on le voit passer sous nos yeux, insaisissable.
Dédé © Octobre 2019
Coucou Dédé
RépondreSupprimer🎲 🎲
Rah
Petit, peta
Petit pas, petit bus
Si t'es fatigué, t'as qu'à prendre l'autobus
🎲 🎲
........
Faute d'imaginaire des vieux souvenirs..peut être ???
Bises du littoral.
A + Bon weekend.
Coucou Daniel. Faute d'imaginaire? des vieux souvenirs? Que veux-tu dire? (moi y en avoir pas tout compris). Bises
SupprimerA oui! tu n'as sans doute pas connu l’émission de Jacques Martin !!!"Le Petit Rapporteur".
SupprimerC'est sans là que mon imaginaire s'envole et se déconnecte du réel...
De Jacques Martin, je connais "l'école des fans". ;-)
Supprimer"L’école des fans" un peu nunuche...
SupprimerBon jour Dédé,
RépondreSupprimerDans ton titre, la sculpture de Giacometti ne m'avait pas échappé, mais il y a aussi celle de Rodin.
Ton texte est magnifique, bien que la fin finisse mal. Voilà ce que c'est que d'être un homme pressé qui a brisé le coeur d'une femme et qui s'en va vivre son rêve.
Bises et très belle journée à toi
Coucou Pascale. Je vais changer dans mon texte, l'exposition que j'ai vue était un dialogue entre Giacometti et Rodin. Mais je ne sais pas, Giacometti me touche différemment que Rodin (plus classique sans doute). Quant à l'homme pressé, il n'a sans doute jamais compris ce qu'il a déclenché chez cette femme. Bises alpines et merci de la visite.
SupprimerGiacometti et son homme qui marche comme s'il émergeait de la terre, si long, si fin, si léger, si vulnérable et pourtant impossible à arrêter, et c'est par là qu'il est pesant, puissant, par l'idée qu'il donne du mouvement. C'est à mes yeux ce qui différencie les marcheurs de Rodin et Giacometti, quand le premier est de chair et de muscles, ancré dans la réalité, l'autre n'est qu'idée, intention...
RépondreSupprimerIl me fascine aussi, ce marcheur qui ne cesse d'aller de son grand pas solitaire. Et cette femme à qui tu donnes si bien chair et solitude, aussi, j'aimerais pouvoir lui dire que marcher vers l'autre est peut-être plus important que de le rejoindre, car c'est alors que commence l'illusion.
Bisou marin
Coucou. C'est aussi ce que je ressens en regardant les oeuvres de Giacometti, la légèreté de l'être humain, presque évanescent dans la réalité qui l'entoure. C'est beau ce que tu écris à propos de la rencontre, même si je pense que je rejoindre un semblable n'est pas le début de l'illusion mais peut-être bien la fin des illusions et le début de la réalité. Bises alpines.
SupprimerC'est l'illusion de ce qu'est la rencontre que je voulais parler. Le fait que l'autre, si intime soit-il n'est jamais que l'autre, et que c'est pour ça qu'il ne faut jamais cesser d'aller au-devant... Enfin je ne suis pas sûre d'être si claire que ça ;-)
SupprimerJe comprends. J'ai allumé la lumière et tout s'éclaire. Tu dis que même dans une rencontre, l'autre reste l'autre et on n'est jamais sûr de l'atteindre entièrement. ;-) C'est bien cela?
Supprimer:-))
SupprimerUn cadrage bien vu pour la photo 1 !
RépondreSupprimerMerci, un point de vue photographique. ;-)
Supprimerbonjour Dédé , ah oui quel beau texte ... et photo ! le tout recherché ! ce ne doit pas être si facile de faire ce que tu fais pour faire ton article !
RépondreSupprimerbravo pour nous c'est un plaisir ... merci , mais par contre : "L'Homme qui marche", Alberto Giacometti, moi je n'apprécie pas ... ! gros bisous beau weekend a+
Coucou le baroudeur. J'aime bien construire un billet et particulièrement celui-là. Peut-être préfères-tu la version de Rodin, plus musclée, plus présente, plus réelle. Bises alpines.
SupprimerTon texte serait peut-être une version féminine... "Les passants"... "Les passantes" : https://www.youtube.com/watch?v=wKTt8Tdeb5Y (clip "esthétique et engagé")
RépondreSupprimerTrès beau cliché, judicieusement découpé.
Bises et bon weekend Dédé
Coucou Francis. Merci de m'avoir fait découvrir ce clip qui donne une autre vision de la féminité que celle que chante Brassens. Très beau et émouvant. Bises alpines.
Supprimerdans ce récit sensible, j'ai tout de suite pensé aussi au poème d'Antoine Pol, tous ces possibles fugaces ...
SupprimerJe vais tout de suite aller lire les poèmes de M. Pol. Merci Emma!
SupprimerOmbre et lumière, repos et marche, femme et homme, ces dualités qui nous nourrissent et nous construisent... Merci pour ces photos et ce récit, pour ce cadeau qui ponctue une nouvelle semaine. Et bon week-end :-)
RépondreSupprimerBonjour monsieur aux grandes oreilles. Je vois que vous avez bien cerné une des facettes du texte, les contrastes, la dualité, la femme assisse, l'homme qui marche. Belle fin de semaine à vous, dans le soleil et la douceur! Bises alpines.
SupprimerBel exercice à partir de cette oeuvre si emblématique!
RépondreSupprimerMerci Gine, exercice périlleux peut-être. ;-)
SupprimerMagnifique ce texte mais qu'il est triste, j'en ai le vague à l'âme. Il y a tant de gens abandonnés qui n'attendent qu'un regard expressif pour leur prouver qu'ils existent.
RépondreSupprimerC'est vrai. Et dans la foule, ces gens sont encore plus malheureux.
SupprimerUn bien touchant récit qui m’engage à regarder "L'homme qui marche" d'un oeil différent, moins académique et à interpréter cette oeuvre de façon plus romantique.
RépondreSupprimerToutes les interprétations sont possibles, c'est cela qui si enrichissant quand on regarde des œuvres. Bises alpines.
SupprimerBonjour Dédé,
RépondreSupprimerTon texte est très beau. Dieu que tu écris bien !
J'ai parcouru le tout voulant vite savoir le final. Bon, c'est tristounet .... Une vie d'attente et de déception.
Bonne fin de semaine dans tes montagnes. Bisous
Coucou Elisa. Je voulais des opposés: la femme assise, l'homme qui marche, l'ombre et la lumière, l'homme pressé qui avance et la femme qui disparaît dans ses rêves. Cela pouvait bien se terminer... ou non. ;-) Bises alpines et merci de ta visite.
SupprimerPasse passe le temps
RépondreSupprimerPasse passe la vie
A petits pas nonchalants
Petits pas indifférents
Et toujours l'on reste seul
Sur des bancs de nulle part
Passe passe le temps
passe passe la vie...
*******
Super texte que j'ai beaucoup aimé
Et bien moi j'aime beaucoup ton poème qui résume bien ce que j'ai voulu faire passer comme message dans ce texte. Merci Marie d'agrémenter mon billet de si jolie façon.
SupprimerUn beau texte, Dédé et bien original…..Un RDV manqué, tel est le destin !!!
RépondreSupprimerTriste destin quand même pour cette femme qui pensait que sa vie allait changer du tout au tout. Merci Daniel et bises alpines.
SupprimerJ'ai beaucoup aimé ton récit. Comment sait-on ce qu'on a imprimé dans l'imagination d'autrui, comment sait-on le souvenir qu'on y a incrusté, la trace qu'on a laissée... les espoirs qu'on a soulevés ou tués....
RépondreSupprimerOn ne le sait sans doute jamais. Ainsi vont les relations qui se font, se défont et parfois, même si elles n'ont jamais existé, un simple regard suffit à embraser un cœur.
SupprimerBonjour Chère Dédé,
RépondreSupprimerTon texte rayonne de magie et de poésie. C'est un songe éveillé fantastique mais hélas pour cette femme, une réalité impossible...
On a de la peine pour ele.
Gros bisous,
Mo
Coucou. Oui, on a de la peine pour elle mais peut-être s'est-elle trop vite embrasée... Bises alpines.
SupprimerTon titre m'a interpellée, tu te souviens, j'avais écrit un billet sur le même thème.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ton histoire, elle me parle.Comme toutes les histoires de rencontres fugitives qui paraissaient improbables, et puis le destin s'en mêle...
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Coucou. Tu avais de le tendresse pour ton homme qui marche. Moi, j'ai de la tendresse pour cette femme restée trop longtemps assise et qui tout d'un coup, se lève mais qui ne sait plus où aller quand son rêve s'effrite. Ces rencontres qui se font et défont sont le lot de notre humanité. Bises alpines.
SupprimerTu as raison, c'est vrai...
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Magnifiquement imaginé et raconté, Dédé ! En fait, j'ai tout à fait imaginé la scène, j'étais là moi aussi, j'observais cette femme, j'observais cet homme, j'ai tout vu et j'ai tout ressenti aussi. Merci pour cette téléportation grâce à tes mots magiques. :-)
RépondreSupprimerBelle soirée à toi, et un très beau week-end.
PS : très belle ta photo.
Ah! J'ai le donc de téléporter les gens! :-) Merci Françoise d'avoir vécu ce texte avec ta sensibilité. Bises alpines et bon WE.
SupprimerTrès beau texte. Et cette magnifique sculpture de Giacometti qui montre bien ce qu'est un être humain, fondamentalement.
RépondreSupprimerMerci. Bon week end.
L'être humain n'est que peu de chose mais il est capable de beaucoup. Bises et belle fin de semaine.
Supprimerun bien joli texte, plein de mystère, laissant place à toutes les interprétations... j aime beaucoup... bonne fin de semaine
RépondreSupprimerMerci Chris. Belle fin de semaine à toi aussi.
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJ'admire ton talent d'écrivain !
On est happé par cette tragédie intime d'une résurrection inexorablement vouée à l'échec . Quel bel écho à ce marcheur de Giacometti à l'opposé de celui de Rodin , qu'évoque la photo 1 .
Merci pour l'émotion de ce moment de lecture et belle fin de semaine !
Bonjour. Talent, écrivain, deux mots qui m'honorent: merci! Ah oui, le premier homme sur la photo est aussi musclé que celui de Rodin.:-) Merci de la visite et belle fin de semaine aussi dans cet octobre radieux.
SupprimerMagifique texte Dédé. Sur ce thème de la rencontre d'une femme et d'un homme dont les regards se croisent ce qui bouleverse leurs vies, je t'invite à lire le merveilleux roman de Grégoire Delacour "Danser au bord de l'abime'
RépondreSupprimerCoucou le cascadeur. Je vais vite noter cette référence. Merci! Combien de choses peuvent passer dans un simple regard, parfois bien plus que ce qu'on voudrait laisser échapper. Bises alpines et belle fin de semaine.
Supprimerinfatigablement elle nous suit
RépondreSupprimerse pliant en quatre pour pour nous
que serions nous, au fond, sans notre ombre ?
:-)
PS: Bravo Dédé, Une photo comme je les aime ;-)
Coucou Pascal. C'est vrai que notre ombre, on ne peut s'en défaire, j'ai pourtant essayé à plusieurs reprises mais je n'y suis pas arrivée. :-)
SupprimerElle n'aime que la lumière
Supprimeret quand il fait sombre
elle se cache vite sous mon manteau
:-) :-) :-)
Bonjour, l'homme qui marche, ou vous qui passez sans me voir; c'est vrai que les sculptures de Giacometti sont spéciales, et connues pour cet homme qui n'en finit plus de marcher; je te souhaite un bon week end, bisous
RépondreSupprimerCoucou Francine. J'ai toujours aimé les sculptures de Giacometti, pour moi, elles vont à l'essentiel de l'humanité de l'homme. Bises alpines et merci de la visite.
SupprimerSplendide. J'aime beaucoup tes mots.
RépondreSupprimerMerci douce m'dâme !
bisous.
Merci ma poétesse du Sud. :-)
SupprimerUn voyage émouvant dans l’anonymat de la rue, ses dédales d'abandon, ses silences récurrents.
RépondreSupprimerLa vie racontée avec des mots brûlants.
Superbe!
Bises troublées depuis ma Loire.
Dernièrement, j'ai fait tout un travail photographique sur les "rencontres urbaines" et en fait, j'ai photographié des non-rencontres. La ville est faite d'anonymat, de gens seuls, de grandes solitudes. Mais c'est aussi un foyer d'exaltation, malheureusement pas pour tout le monde. J'espère que ce n'est pas à cause de moi que tes bises sont troublées! Bises alpines du dimanche soir.
SupprimerNon, mes bises sont troublées par la pluie...
SupprimerMais ton texte est fort et aurait pu les troubler aussi, tout comme la pluie.
Bonne soirée.
Magnifique texte mêlant ces deux êtres solitaires.... elle dans sa vie en suspension, mélancolique, attendant.... et lui, le marcheur fragile "condamné à être libre", marcheur pourtant résolu,... deux souffles bien vivants, aux corps anonymes, aux jours et aux lectures plurielles.. l'une s'est oubliée dans un pli de son âme, et l'autre à l'allure d'ombre, chemine sans trop communiquer semble-t-il, silhouette visant un horizon convaincu. Se croiseront-ils dans l'infinitude du temps, trottineront-ils dans un allant pathétique, frêle ou incertain, optimiste ?
RépondreSupprimerMerci chère Dédé pour la beauté de tes mots.
Bisous endimanchés simplement.
Den
Coucou Den. Qu'il est beau ton commentaire qui résume à merveille ce que j'ai voulu démontrer dans ce texte. Deux personnes à l'attitude si différente et qui ne se rencontrent pas dans mon texte mais qui sait, peut-être ailleurs? Bises alpines et merci de ta visite.
SupprimerJe suis sûr qu'ils vont se recroiser peut être que la dynamique sera inversé? L'homme dans l'attente assis sur le même banc et la femme happée dans le tourbillon de la vie.Quand leurs regards vont se caresser...Ils vont vite comprendre que la réalité est plus belle que l'illusion.
RépondreSupprimerCoucou Laurent. Qui sait? Peut-être que l'histoire finira bien, tout de même, la femme marchant vers celui qui l'emportera dans le tourbillon joyeux de la vie.
SupprimerBonjour Dédé, en étant le plus sincère possible, quand j'ai vu le titre de ton billet j'ai tout de suite pensé à Giacometti avec son Homme qui marche...
RépondreSupprimerNe pas tout montrer pour que fonctionne l'imagination, en voilà un beau projet et c'est toujours un plaisir de te lire !
Des bises de l'Isère et très bonne semaine !
Ah! L'homme qui marche, beaucoup de gens savent qui sait, il est devenu célèbre, peut-être bien malgré lui. En tous les cas, il continue de marcher et peut-être de nous faire marcher avec lui. :-) Merci de la visite et belle suite de semaine à toi également.
SupprimerP.S. Et vive la photo! :-)
Emouvant...J'adore ce moment.
RépondreSupprimerLequel? Quand ils ne se rencontrent pas? Ou quand elle disparaît? :-)
SupprimerDes choix esthétiques en accord avec tes intentions, TRES réussis.
RépondreSupprimerMerci du compliment Miss. Je sais que tu sais apprécier les références artistiques.
SupprimerCoucou Dédé, quelle belle idée ton billet sur l'homme qui marche et ne voit rien, perdu aussi dans ses pensées comme la dame sur le banc qui ne remarque rien. J'aime tes mots et dans la vie, combien de personnes se croisent sans se voir. C'est tristounet pour la femme. Tes photos sont belles et j'aime les sculptures de Giacometti, la posture est magnifique.
RépondreSupprimerBisous ♥
Se croiser sans se voir, c'est effectivement le lot de bien des gens et surtout en ville dirait-on. La ville pour moi est toujours synonyme d'anonymat. Merci de la visite et bises alpines.
SupprimerTellement perdue que le banc défoncé ne la perturbe même pas. Un jour sans lendemain, quelle tristesse! Comme j'aimerais que cette femme s'extériorise dans ses talents cachés comme l'a fait Giacometti dans l'atelier qu'il ne quittait que rarement dans ses personnages pleins d'interrogation.
RépondreSupprimerS'asseoir sur un banc brinquebalant peut-être en effet dangereux. ;-) Mais elle ne remarque rien cette femme, elle est dans son monde, elle imagine, elle échafaude.
SupprimerQuant aux talents de Giacometti, j'ai vu un reportage sur sa manière de travailler, c'était fascinant de voir le temps qu'il mettait à pétrir et façonner le visage de ces statues. Une manière de leur donner vie, de les faire parler. Bises alpines.
Étrange conte qui pourtant est une scène qui se joue souvent dans les endroits très fréquentés des grandes villes. Je crois même me souvenir que des « hommes qui marchent » ont entamé la conversation avec ces belles inconnues et pour finir marcher ensemble.
RépondreSupprimerAh oui! Il y a des hommes qui marchent qui savent s'arrêter. Heureusement d'ailleurs! Bises alpines.
SupprimerTant qu'il marche
RépondreSupprimerla vie va de l'avant
mais sait-il au moins
où elle va
pour la suivre ainsi
sans compter ses pas ?
Je pense que ni la femme ni l'homme ne savent vraiment où ils vont...
SupprimerBravo pour les deux photos, très réussies chacune dans leur genre. L'éclairage doux, pastel de l'Homme de Giacometti me fait considérer la sculpture d'une tout autre façon. Je la percevais toujours comme grave, sévère, alors que sur ta photo elle apparaît plus lumineuse, porteuse d'espoir et d'humanité : l'homme marche seul, mais il n'y a rien de triste ou de pesant dans cet état. Il appartient à notre condition humaine.
RépondreSupprimerC'est sans doute cette vision ce qui me porte à recadrer ton texte : et s'il y avait une autre fin ? et si, le surlendemain, la femme persistait, si elle l'attendait encore, cet homme qui l'attire, si elle persévérait et s'ils finissaient pas se rencontrer, les deux inconnus isolés ? Tout n'est peut-être qu'une question de séquence.
Excès d'optimisme ou pas, je te félicite pour cette histoire originale, originalement illustrée. Belle soirée.
Coucou. La 2ème photo est faite avec mon téléphone portable, un petit instant et hop, j'ai immortalisé l'homme qui voulait continuer à marcher à travers le musée. J'ai toujours aimé cette sculpture, elle m'émeut profondément par son caractère épuré et toute la symbolique qu'on peut lui donner: marcher, regarder devant, ne pas être accrocher à son passé, avoir la tête haute en toutes circonstances.
SupprimerJ'ai laissé volontairement la fin de mon texte ouverte, peut-être que oui, la femme continuera de rêver, peut-être qu'elle le retrouvera, peut-être, peut-être. Rien n'est définitif, ce serait peut-être trop triste si c'était le cas. Bises alpines.
Cela commence comme une chanson, cela se finit comme une chanson mais je ne pense pas que la vie soit aussi désespérante que peux l'être une chanson, l'homme qui marche et descend l'escalier sera de retour au coin de la rue et elle sera assise sur le banc. Quelle âge a-t-elle, qui est-elle ? Qui est-il ? Tu aimes comme toujours nous laisser dans le vague pour mieux nous donner à imaginer et nous identifier. L'imprécision, le flou, la tête coupée participent au procédé et les escaliers descendus posément sous une lumière crue font de très belles photos
RépondreSupprimerCoucou ma belle. Le savais-tu? Je suis un véritable bourreau, je coupe les têtes. :-)) Cette photo avait beaucoup plu à mon formateur. ;-)
Supprimerune belle histoire qui finit mal . mais c'est normal personne n'arrête l'homme qui marche
RépondreSupprimer:-) Tu m'as fait rire mon cher barbu. J'aurais pu dire que tu m'as fait marcher.
SupprimerMais si l'on a manqué sa vie
RépondreSupprimerOn songe avec un peu d'envie
À tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux cœurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus...
La chanson "Les Passantes"de Brassens m'est venue tout de suite a l’esprit en lisant ton texte.
J'y ai pensé aussi en écrivant le texte. Merci Claude de ta visite. Bises d'en face
SupprimerBelle photo. A vouloir pousser le destin, parfois il glisse entre les doigts. Belle soirée.
RépondreSupprimerEt c'est souvent que le destin nous file entre les doigts. On ne peut rien y faire. Bises alpines.
SupprimerJ'aime beaucoup l'oeuvre de Giacometti et le texte qu'elle t'a inspiré, oui on pense aux passantes de Brassens ...
RépondreSupprimerBrassens, beaucoup d'entre vous y ont pensé. Merci Marine de ta visite.
SupprimerQuel magnifique texte! Certains êtres sans qu'ils ne le sachent mettent du ciel en nos cœurs…. Il faudrait pourtant toujours garder les pieds sur terre … sans quoi la descente d'un espoir avorté pourrait faire mal. Je t'embrasse.
RépondreSupprimerL'espoir doit animer chaque être humain mais il doit aussi être conscient que son espérance peut ne rien donner. Garder les pieds sur terre avec un peu la tête dans les étoiles, voilà un bel équilibre à avoir. Bises alpines.
SupprimerCoucou me revoilou !
RépondreSupprimerEn commançant à lire ton second paragraphe, je m'imaginais, je ne sais pourquoi d'ailleurs, que la femme sur le vieux banc était une statut, t'inquière je suis un peu perturbée en ce moment. Puis la robe à fleurs m'a fait sortir de ma léthargie.
Puis en avançant dans cette histoire d'amour qui n'existera jamais, j'ai pensé à la manière avec laquelle j'ai rencontré mon Chéri, ni sur un banc, ni dans un escalier.
Pour conclure deux êtres qui n'étaient pas fait pour se rencontrer pour s'aimer.
Bon week-end et gros bisous de campagne mouillée.
PS. Pour mon Chéri et moi, ce ne fut pas la même histoire.
Les rencontres sont souvent le fruit du hasard. Une belle rencontre, c'est bien. Garder le même souffle après la rencontre, c'est encore mieux. Bises alpines ma belle.
Supprimerpetit coucou à ma montagnarde... bisous
RépondreSupprimerCoucou! ;-)
Supprimerla photo est très graphique, Giacometti est très bien aussi, j'adore.
RépondreSupprimerMerci Gérard. Il est rare que je fasse des photos ainsi, je vais y prendre goût. ;-)
SupprimerBonjour
RépondreSupprimerParfois il faut prendre son courage à deux mains mais le résultat n'est pas celui que l'on espérait...
Bisous
Quand le résultat n'est pas à la hauteur des espérances, ne pas se laisser abattre et toujours avancer. Difficile à faire. Bises alpines.
SupprimerBravo Dédé ! Ton talent d'écriture s'affirme ♥♥
RépondreSupprimerTu devrais tenter la grande aventure
pour pouvoir nous offrir à un moment donné,
le titre de ton livre.
J'aime beaucoup l'image très graphique qui donne à rêver à elle toute seule.
La photo urbaine te réussit autant que la photo nature
que tu affectionnes d'ordinaire. Tu es une artiste accomplie.
Je t'embrasse !
Coucou Fifi! Tu es la 100ème à commenter ce billet! :-) J'aimerais bien écrire un livre mais je n'ai pas le temps, et l'énergie me manque. :-(. C'est bête hein. Il faut que je trouve un homme riche pour m'entretenir! :-))
SupprimerJe reste fan inconditionnelle de la photo de paysage mais il est vrai que j'explore maintenant bien d'autres choses et les possibles sont multiples: on peut même couper des têtes, comme sur ma première photo. Bises alpines et merci de la visite.
quand c'est pas le moment rien ne se passe...un écrit plein de suspens et choix de photo. Bonne soirée
RépondreSupprimerC'est vrai ça! ce n'était peut-être pas le moment, il ne sert à rien de précipiter les choses. Merci du passage.
SupprimerBen mince alors, je venais regarder ta réponse et je ne trouve pas mon com ! Quoi j'ai bricolé encore ?
RépondreSupprimerC'était lundi je crois. Comme j'ai la tête à l'envers en ce moment, je ne sais même plus ce que j'ai écrit.
Belle journée et bises campagnardes mouillées.
Il est là-haut ton commentaire, était resté en attente de validation. Tout est rentré dans l'ordre. Bises alpines venteuses.
Supprimermarchons...marchons...:)) les dessins de giacometti sont aussi formidables.. bises lacustres
RépondreSupprimer:-)) Tiens, cela me rappelle un air célèbre.
SupprimerTu as raison, Giacometti est un artiste complet. Bises alpines.
C'est le mouvement d'"En Marche" ? ;-)
RépondreSupprimerDes rencontres qui se font et se défont, un theme que j'affectionne tout particulierement ...
Pas de politique sur mon blog. :-))))
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