Piz Palü, face nord, Grisons, Suisse
La montagne a longtemps été perçue
comme une résidence sacrée, lieu de rencontre entre la terre et le ciel :
l’Olympe, l’Ararat, le Sinaï ont ainsi hanté l’imaginaire des peuples vivant à
l’ombre de leurs contreforts. Puis, les sommets et leurs flancs abruptes sont
devenus le refuge des moines et des ermites, voulant fuir les turpitudes
terrestres et s’en extraire pour se rapprocher de l’essentiel. Saint François parlait
à Frère Vent et Sœur Eau dans les rochers des Alpes de la Luna.
L’alpinisme est apparu bien plus
tard comme une discipline de conquêtes et d’exploits sportifs : Mont-Blanc,
Cervin, Everest, Cerro Torre et bien d’autres pics vertigineux, longtemps
admirés depuis leur base ou de loin, ont vu leurs parois foulées par des hommes
avides d’aventures et d’exploits.
Les alpinistes parlent
d’histoires qui n’appartiennent qu’à eux : l’effort immense, accablant à
tous les instants ; le poids du corps qu’ils doivent hisser toujours plus
haut jusqu’à ce sommet tant espéré en même temps qu’haï et surtout l’ivresse de
la plénitude qui les envahit une fois planté le dernier coup de piolet.
Leur visage rayonne longtemps encore
après ces ascensions dans lesquelles ils découvrent leur vérité profonde, ne
s’exprimant que dans ces moments d’adversité où l’homme est minuscule face à la
nature. Ils relatent inlassablement le déluge de neige et de pluie qui va
plâtrer toutes les aspérités de la roche d’une carapace de glace rendant les
voies presque impraticables et leurs rêves indomptables.
Mais, face à tous ces actes de
bravoure physique et d’aventures humaines incroyables, il y a les obstacles,
sans doute moins solennels que l’ascension d’un sommet, qui parsèment notre
existence et font notre quotidien. Ils sont la matière de ce que nous devons
vaincre, jour après jour, pour continuer le périple. Parfois abruptes,
paraissant infranchissables, d’autres fois plus doux mais tout aussi
douloureux, ils demandent volonté et ténacité pour en venir à bout et permettre
de respirer à nouveau à plein poumons, sans bonbonne d’oxygène.
Au plus fort de l’adversité, j’ai
toujours tourné le regard vers les montagnes en les parcourant de tous côtés,
afin de vaincre les difficultés de la vie et naviguer dans mes tempêtes
intérieures.
Alors, faire halte là-haut ou
naviguer sur la surface de la mer, parcourir des prairies ondoyantes ou planer dans
les airs vivifiants, traverser un désert ou s’enfoncer dans une forêt
silencieuse, devient un parcours initiatique permettant de relier le
corps et l’esprit et de dénouer toutes les tensions de notre vie trépidante. La
nature est là pour aider l’homme à recentrer ses énergies.
Avec la volonté, l’énergie, le cœur
et l’esprit il est possible de se lancer à l’assaut des sommets du bonheur.
Nous sommes tous des alpinistes
de l’extrême.
Dédé © Octobre 2016
Coucou Dédé.
RépondreSupprimerLa-haut près du ciel tu plane dans la plénitude...
Il me faudrait ho! combien de feuilles de coca pour accomplir un tel exploit ?
Passe un trèsbon weekend, A + ☼ ♪ ☼
Sans être les alpinistes de l’extrême, il y a des endroits où on aime se réfugier, parfois ceux de notre enfance, c'est ainsi que la fraîcheur de la source Ste Sabine dans les Vosges a toujours aidé mon père jusqu'à ce que nous l'y ramenions et que nous croyions que la source avait été captée. Le chemin avait été difficile, mon père avait sa canne et alors peu de passage il y avait (cela a changé depuis). Et mon père a dit qu'on ne devrait pas revoir les lieux de ses souvenirs. Cependant, les montagnes sont là encore pour une éternité à notre échelle, la terre devrait se remettre de notre passage quoique nous fassions...
RépondreSupprimerVers les sommets je me contenterai d'y aller plutôt avec l'esprit...
Il est beau ce petit lac de jade il parait si petit en comparaison du chemin, mais il ne faut pas se fier aux illusions d'optique
SupprimerSur une des photos de ton précédent message on voyait aussi un plan d'eau et un sentier qui sinuait au loin. Peut-être es tu descendue avec ta canne à pêche ?
(C'est vrai, tu n'aimes pas le poisson)
>daniel. Hello l'Ecossais!Je peux tenter de voir mes fournisseurs et te faire livrer un camion rempli de feuilles devant ta maison. Donne-moi juste ton adresse. Tu sais, on peut voir de belles choses en montagnes sans aller tout au sommet.
RépondreSupprimer>cergie: Il n'est pas toujours facile de revenir sur les lieux des souvenirs, surtout s'ils ont changé. Il y a des gens qui voient avec tristesse la maison de leur enfance complètement rasée pour laisser place à des immeubles sans âme.
Mais la nature à l'état brut, c'est elle que je cherche quand je veux me ressourcer. Tu sais que je déteste voir nos Alpes bétonnées à l'extrême même si je comprends que les gens du coin doivent aussi vivre et développer leur économie. Nous avons une mission, sauvegarder ce qui doit l'être et le léguer aux générations futures. Pour qu'elles aussi puissent y retrouver les énergies et se ressourcer.
Je ne me balade pas avec des canne à pêche car tu as raison, je n'aime pas trop le poisson et une canne à pêche c'est encombrant quand on randonne. Mais j'aime ces petits lacs de montagnes inviolés, plein de couleurs et secrets bien souvent. Merci de ton passage ici, tu es en forme ce matin!
Merci pour les feuilles...Heu! Heu! je suppose qu'il y à de gros risque à se faire livrer des feuilles de coca...
SupprimerSi au Pérou la consommation est libre chez nous ce n'est pas la même chanson, je voulais ramener du "Maté coca" qui nous avait bien évité le mal des montagne sur place, le guide nous déconseilla la chose...
Bon, ben on va se contenter de bouteilles de coca. Enfin, non! c'est l'heure de l'apéro. Hop. (bruit du bouchon qu'on enlève). Santé Daniel!
SupprimerBonjour Dédé,
RépondreSupprimerJe vous souhaite de gravir une montagne aujourd'hui, dont vous atteindrez le sommet ce soir, crête de bonheur, pic de joie, promontoire face à la beauté... Merci de votre poésie, soyez heureuse...
>jagneau lapin: Tiens, le lapin-agneau est de retour. Il est parti pendant quelques temps gambader dans la forêt et il revient aujourd'hui nous faire un clin d'oeil avec son oreille. Pas tellement de sommets majestueux aujourd'hui. Peut-être demain. :-) Mais je tâche d'être heureuse quand même ce jour. Merci de votre passage monsieur l'animal étrange.
RépondreSupprimerBonjour Dédé, un gros merci pour ton passage chez moi, je découvre ton blog et je suis émerveillée, tout à fait magnifique, que tes photos sont belles!!! Bise, bon vendredi dans la joie!
RépondreSupprimerBonjour Dédé, que tout est beau, majestueux! J'aime voir les montagnes mais je ne les gravis pas. Montagnes à vaches oui :-)
RépondreSupprimerEn 1985, en été, nous avons sillonné les Grisons de long en large en passant par tous les cols et je m'en suis mis plein les mirettes.
Ce petit lac est une merveille. Je suis ravie de voir tes superbes photos et merci pour le texte. La nature mérite d'être bien traitée.
Doux après-midi avec mes amitiés.
Dieu que la montage est belle ! Elle nous offre des paysages à couper le souffle. Mais moi je préfère le plancher des vaches et pour me ressourcer j'arpente les trottoirs de Paris. J'y ai tous mes souvenirs d'enfance et d'ado, seul notre petit Château du Berry me manque, car je n'aime pas passer devant quand je vais là-bas, pour en garder le souvenir que j'en garde.
RépondreSupprimerBises ma Dédé.
PS je connais une montagne qui n'est jamais enneigée et qui a souvent le cratère dans les nuages.
le château
>maria-lina: Bienvenue ici. Cela change des paysages de la Nouvelle-Ecosse mais c'est aussi beau je crois. A bientôt pour une prochaine visite.
RépondreSupprimer>denise: Le canton des Grisons offre des paysages à couper le souffle. J'aime particulièrement la Haute-Engadine et les villages de la basse-Engadine. Le massif de la Bernina est aussi somptueux, tout près du Piz Palü en photo ici. Merci pour le passage et bonne fin de semaine.
>claude: Coucou Claude! Les trottoirs de Paris ne sont pas trop pentus, sauf peut-être ceux qui mènent à Montmartre. Mais je trouve que Paris est bruyant et j'y étouffe après quelques jours, même si j'aime y passer du temps.
Alors quelle est cette montagne? sans doute très loin d'ici, dans les îles? Dis-moi. A tout bientôt et bises.
La Montagne qui crache des cendres incandescentes et qui tue 30000 personnes en un court instant.
SupprimerJe ne suis pas encore partie.
Bises
Un véritable joyau dans son écrin ce petit lac......j'ai photographié ce lac depuis Gornergrat !,d'excellents souvenirs.
RépondreSupprimerc'est vraiment un réel plaisir de te lire....merci pour ce beau partage.Bonne soirée
Des feuilles de coca... que des bons souvenirs! ... et mon lama devient aussi nostalgique!
RépondreSupprimerComment tu as fait pour avoir / faire ces photos magnifiques, extra-ordinaires, super...?
Je veux bien croire que face à une telle nature, on se recentre !
RépondreSupprimer>lise: Le petit lac est également photographié depuis le Gornegrat. Le soleil jouait à cache-cache avec les nuages et puis soudain, ils sont disparu et ont fait place à un panorama grandiose.
RépondreSupprimer>peter: Alors c'est simple, j'ai appuyé sur le déclencheur pour prendre la photo. :-) Mais non, je plaisante. J'étais, comme je le dis dans le précédent commentaire, au Gornergrat, un lieu mythique en-dessus de Zermat, que l'on atteint en train à crémaillère, une attraction fameuse pour les touristes. C'est de là que j'ai photographié le massif du Mont-Rose. Par contre, pour la 2ème photo, j'ai dû déployer des heures de randonnée pour arriver en face de ce Piz. Mais le coup d'oeil en valait la peine.
>leeloo: on se recentre et on arrondit ses angles. On devient plus serein.
Encore des photos à couper le souffle ♥♥♥♥
RépondreSupprimerQuel billet magnifique, Dédé, images et texte !
Un moment de contemplation et de lecture nourrissante. Merci !!
j'étais un peu mou ce matin
RépondreSupprimerMais maintenant que je sais être un alpiniste de l’extrême
ça va beaucoup mieux !!
merci Dédé pour ce bol d'air
en fait c'est sa femme qui a disparue mais chut!!
>fifi: une bonne séance de contemplation pour commencer la semaine, que demande le peuple?
RépondreSupprimer>bersgon: contente de voir que tu te sens valorisé après ton passage ici. De mou, tu passes au vainqueur des sommets. Bravo! (mais je trouve que tu as un peu le souffle court après l'ascension, tu manques d'entraînement...)
Pour le reste et cf ton blog: mais que fait la police??
Bonjour Dédé,
RépondreSupprimerUn texte remarquable qui colle, un peu trop, à la réalité
La photo du Mont Rose fait remonter quelques souvenirs, prise du Gornergrat à priori. En zoomant on pourrait peut-être voir en bas à droite le refuge (hutte) sur la voie du Mont Rose
Bonne soirée,
Dany
La dépôt de plainte à été fait
RépondreSupprimerl'enquête est en cours
heureusement que dédé à vu qu'il y avait quelque chose de bizarre
parce que sinon tout le monde est passé sans tiquer
Je suis un fin limier. Qu'est-ce que j'ai gagné? :-)
Supprimer>dany: Mais oui, photo depuis le Gornegrat! A tout bientôt Dany pour de nouvelles aventures.
RépondreSupprimertout a été dit et bien dit ... grandiose et parfois un rien stressant, j'ai parfois en montagne l'impression d'étouffer , comme si j'étais emprisonnée. Envie de descendre de revoir un horizon lointain...
RépondreSupprimer>marie-marguerite: Et moi quand je vois la mer, je trouve qu'il y a trop d'infini et cela ne me convient pas trop. Il y en a pour tous les goûts. Heureusement!
RépondreSupprimerJe suis superbement émerveillé devant tant de splendeurs;Des montagnes aussi orgueilleuses et nous y allons au péril de nos vies, mais nous y allons.
RépondreSupprimerMerci
>bizak: bienvenue ici. Je suis contente si tout cela vous plaît, vous qui maniez si bien les mots. C'est vrai que certains partent là-haut et ne reviennent pas. La montagne est belle mais elle ne pardonne pas les faux pas et l'orgueil de certains alpinistes. Comme le mer d'ailleurs.
RépondreSupprimerDes photos sublimes !
RépondreSupprimerCelle du Mont-Rose me fait penser à la face d'un troll, avec pour bouche le petit lac vert et circulaire (il doit avoir un nom...)
Des Alpes Suisses je ne connais que les alentours de Finhaut, Giétroz, Barberine (après Vallorcine, une fois passée la frontière suisse). Je revois vaguement une paroi rocheuse très abrupte située près d'un funiculaire, qu'il fallait emprunter pour arriver là. C'est un très ancien souvenir qui date du temps où mon parrain faisait de l'alpinisme, il y a de ça un bon demi-siècle. Du côté français, par contre (mon frère ayant longtemps habité à Passy) j'ai des souvenirs très nets de pas mal de sites entre Sallanches, St Gervais-Le Fayet et Chamonix.
C'est avant tout auprès des arbres de la forêt et autour des rivières que j'aime prendre un bain de forces Naturelles. Les hauts sommets, ce n'est plus pour moi, avec l'âge je souffre de vertige. Mais pourtant, quelle sensation enivrante !
Et l'envie de respirer à fond, longtemps...et d’expirer tout aussi longtemps. Quelles photos!
RépondreSupprimerTous les mots sont ici dédicacés au bien-être et à la joie de vivre de ceux qui savent faire face aux difficultés.
Je laisse "les durs" à leur piolet et crampons et m'enfuis de préférence dans les forêts et les plaines plus accessibles à mes gambettes qui commencent à rechigner devant l'effort.
Touche finale: ce "petit lac" qui doit bien avoir un nom.