La vie, c'est souvent cela: un clair-obscur dans lequel il est parfois bien difficile de se guider.
Dédé © Octobre 2021
Rien ne reste à jamais figé à l’image des saisons changeantes. La vie s’écoule au rythme du temps et de ce fait, elle nous soumet à l’impermanence des choses, à l’éphémère. Savoure ainsi chaque instant tel un dernier hommage. Enivre-toi et fleuris en ton existence, avec les mots et les images.
La vie, c'est souvent cela: un clair-obscur dans lequel il est parfois bien difficile de se guider.
Dédé © Octobre 2021
Après toute la pluie tombée, l'épais brouillard et les nuages altiers, une timide éclaircie s'installe enfin en ce début d'octobre, s'accrochant de toutes ses forces aux parois. Et dans un soleil qui ne réchauffe déjà plus à cette saison, le spectacle grandiose apparaît soudain, célébrant l'union éphémère mais si belle d'un automne guilleret avec un hiver bien trop prétentieux.
Dédé © Octobre 2021
Inexorablement, la glace recule, comme si elle craint de se retrouver nez à nez avec les hommes.
La montagne, blessée, regarde la plaine avec tristesse. Ramassée sur elle-même, faisant presque grise mine, elle reste pourtant si fière.
Entre elle et moi ce jour-là, quelques impressions ont été échangées, comme pour se dire que cela suffisait.
Et le ciel, au-dessus de nous, a rugi pour dire sa colère.
Dédé © Septembre 2021
Je constate, au fil du temps, que c’est toujours vers la montagne que je reviens, indubitablement, sans concession. Elle est silence même si les insectes butinent en vrombissant, si le vent apporte le bruit léger des ailes du rapace juste au-dessus du sentier, si les fleurs chantent des mélopées suaves remplies de sucre et de senteurs qu’on ne peut nommer. Ses paysages, équilibrés et merveilleux, chantent la vie.
Bien timide cette année, l’été bondit enfin en ce mois d’août, avec ses couleurs, ses parfums capiteux et les vaches, plus bas dans la vallée, font retentir leurs cloches pour célébrer l’herbe fraîche ondulant enfin sous les rayons du soleil.
Dans cette profusion de sensations et le cœur en fête, je me surprends, ce jour-là, à vouloir devenir un bouquetin, fier équilibriste des falaises, pour gambader sans fin sur les sommets. Ainsi transformée, je contemplerai le monde avec mon œil d’or, au-dessus des remous terrestres et plus rien ne m’atteindra, dans cette immensité que l’homme ne pourra jamais dompter.
Dédé © Septembre 2021
C'est ainsi, presque jour après jour. Les nuages envahissent le ciel, défiant le soleil avec arrogance, en toute impunité. Ce dernier ne sait comment agir, battre en retraite ou prendre les armes pour s'imposer. Et quand il doute, dardant un timide rayon ici ou là, la pluie profite de ses tergiversations pour s'inviter, régulièrement, en grosses gouttes orgueilleuses ou en fins rideaux glacés.
Et pourtant, ce ciel menaçant et majestueux, comme un amas de crème fouettée au-dessus d'une glace au parfum d'enfance, nous invite à plonger dans des délices interdits.
C'est un été étrange, qui suit un déconcertant printemps, qui lui a remplacé un hiver ébouriffant.
Il n'y a, je crois, qu'à admirer ce que la nature daigne bien nous offrir et à penser à toutes celles et ceux que ce temps étrange et perturbé a précipité dans un futur bien angoissant.
Prenez soin de vous.
P.S.: Je suis toujours en pause, voire en pose.
Dédé © Juillet 2021
Dédé © Juillet 2021
Ce printemps qui, pour ainsi dire n’avait jamais vraiment existé, s’est mis soudainement à tressauter, à jaillir de partout, en seulement quelques jours. Les prairies ont verdi et le merle a chanté, de plus en plus fort. Son chant s’est enroulé autour des troncs des mélèzes et des sapins, répondant à celui du pinson et aux salutations matinales du coucou. Les écureuils ont retrouvé leurs sourires, les mésanges ont donné la becquée aux petits oisillons tout juste nés et les lièvres ont organisé leurs joutes printanières pour sacrer "le champion des plus grandes oreilles" de toute la communauté.
Là-haut, l’hiver a vécu ses derniers soubresauts, fier et combattif, gardant encore sous son plastron de nombreuses plaques de neige.
Lorsque les cieux tourmentés ont tournoyé au-dessus de la montagne ce jour-là, j’ai su que l’été allait arriver, envers et contre tout.
Alors, j’ai admiré cette pluie diluvienne, fontaine de vie lavant les derniers affronts, effaçant les mauvais souvenirs et abreuvant avec force les pâquerettes avides de vie.
Dédé © Juin 2021